« Il faut trouver un repreneur pour Doux » (Marc ANDRO-OF du 13/02/2013)

Publié le 14 Février 2013

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Pour Marc Andro, vice-président de Quimper communauté et de Quimper Cornouaille développement, le système des restitutions est condamné. Il faut un plan de cession. 

« Je dis qu'il faut étudier un plan de cession. Prétendre que le groupe Doux peut bâtir un plan de continuation et rembourser ses énormes dettes n'est pas crédible. Au mieux pathétique. » Au risque de jouer les Cassandre, le vice-président de Quimper communauté et vice-président délégué de Quimper-Cornouaille développement, qui englobe le secteur de Châteaulin, veut tenir « un langage de vérité ». Le Quimpérois, membre du PS, ancien responsable de Syndex, cabinet d'experts-conseil, a été proche du dossier Doux.

Aujourd'hui, il prend position en tant qu'élu avant le passage de Charles Doux devant le tribunal de commerce la semaine prochaine. Pour Marc Andro, qui respecte les décisions prises par ce tribunal de commerce en juillet dernier, les juges ne doivent pas être « dans la seule hypothèse d'un plan de continuation. Je ne suis pas de ceux qui disent que cela aurait dû être jugé à Paris. »

Le système des restitutions est condamné

Marc Andro tire la sonnette d'alarme. Le système de restitutions européennes est condamné pour « au plus tard le 1er janvier 2015 ». Des restitutions qui permettaient à la filière volaille bretonne d'exporter vers le Moyen Orient. « C'est fini. Prétendre qu'il faut se battre pour faire perdurer le système est irresponsable. L'Union européenne ne fera pas une exception pour deux entreprises finistériennes, » argumente l'élu socialiste.

Réorienter la filière

Que faire ? Tilly et Doux sont en concurrence avec les Brésiliens pour vendre du poulet au Moyen-Orient. En gros, il manque 200 €/tonne ou 0,20 € du kilo aux Bretons pour être concurrentiels. C'est là qu'intervenaient ces fameuses restitutions... « Nous devons aller vers de nouveaux marchés. Le marché européen est aujourd'hui approvisionné par des pays tiers, par exemple pour le poulet-minerai qui sert à faire des produits élaborés. »

Il pense que la filière française pourrait prendre 200 000 tonnes sur les 800 000 tonnes aujourd'hui importées en Europe. « Il y a une reconquête du marché français à faire. La France importe 400 000 tonnes de poulet dont 200 000 tonnes de congelé. Qui viennent essentiellement du Brésil ! » Alors la solution passe par une réorientation « sans tarder » de la filière dans un délai de 5 à 6 ans. « Pendant la période intermédiaire, restons sur le vieux métier. Il ne faut surtout pas que les éleveurs arrêtent de charger. »

« Les créances bancaires seront perdues »

« Il faut trouver quelqu'un qui dise : Je reprends pour 1 €. » Selon lui, c'est la seule solution pour conserver les quelque 2 000 emplois directs actuels chez Doux : Père Dodu à Quimper (250 salariés), le siège à Châteaulin, et la filière aliment, transports, fournisseurs (1 500 actifs) ou en Léon-Trégor chez Tilly (1 500 actifs concernés.). « Il faut une étude urgente d'un plan de cession pour l'entité Doux y compris Soprat (en Morbihan, spécialisée dans les produits panés de volaille) et la marque Père Dodu. Il faut donc trouver un repreneur. Les candidats potentiels sont peu nombreux. Les créances éleveurs pourront juridiquement être honorées. Les créances bancaires et des grands fournisseurs de céréales, soja et énergie, seront perdues. Il faut un plan de soutien pour les petits et moyens fournisseurs régionaux. »

Christian GOUEROU.

Rédigé par PCF Briec-Fouesnant-Quimper

Publié dans #Eco-Social

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