Filière avicole-Restitutions-Europe-Emplois-La position de la Fédération Nationale CGT Agroalimentaire & Forestière (FNAF-CGT)

Publié le 15 Février 2013

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L'EUROPE TUE L'EMPLOI !

Dans la décennie 1990-2000, sous les coups de boutoir des grands groupes capitalistes et de l'impérialisme, les accords du GATT, puis de l’OMC ont complètement dérèglementé et libéralisé les marchés agricoles mondiaux. Notre Fédération a émis de nombreuses critiques et lutté avec force et persévérance pour la défense des revendications et la souveraineté des peuples et des classes ouvrières. Elle a notamment fait remarquer que la production les matières premières agricoles et plus globalement l’alimentation ne devaient pas être considérées comme des marchandises comme les autres et ne devaient pas être soumises aux lois du marché. La déréglementation totale et la libéralisation à tout crin a, depuis, produit des effets extrêmement négatifs. Elles ont favorisé la spéculation sur les matières premières agricoles et une hausse des prix de l’alimentation, engendrant des émeutes de la faim dans une quarantaine de pays. Plus de 1 milliard d'êtres humains souffrent de faim et de malnutrition. Ces stratégies remettent fondamentalement en cause le droit des peuples à la souveraineté alimentaire.


Sous pression américaine, l’accord de l’OMC a acté la diminution puis la disparition progressive des restitutions, aides à l’exportation mises en place dans le cadre d'une PAC régulatrice et protectrice pour faire face « aux distorsions de concurrences » et aux disparités monétaires. Alors que les Américains ne l'acceptent pas pour leur agriculture. Mesure que, dans une dimension de refus de la mise en cause de leur indépendance nationale, l'Inde et la Chine par exemple ont refusé.

Ce sont ces fameuses restitutions qui reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène. Cet argent des contribuables distribué sans condition, sans discernement et sans contrôle a été dévoyé et dilapidé par les entreprises de la filière avicole. Cet argent public aurait dû avoir pour vocation l'investissement pour le renforcement du développement agricole, du potentiel industriel agroalimentaire et la création d’emploi.

Ce qui se passe dans la filière avicole est l’exemple typique du détournement patronal d’argent public, avec l'aval de l'Europe du capital et le laissé faire des gouvernements français successifs.

Doux, qui a empoché 1 milliard d’Euros de restitutions en 15 ans, est devenu dans la même période la 256ème fortune de France. D'autres entreprises se targuent, sans preuve, de les avoir utilisées à bon escient. Nous sommes pour le moins dubitatifs sur les propos lénifiants et démagogiques de ces patrons qui jouent aujourd'hui les « Mr Propre » économiques et sociaux, alors que hier et aujourd'hui, ils participent à la restructuration et au démantèlement de la filière et aux licenciements. Cette stratégie a mis à mal l’ensemble de la filière. Cette stratégie de captation des restitutions a conduit à la casse des usines en France et l'abandon de notre autosuffisance. La délocalisation des potentiels industriels et son lot de licenciements et de chômage, au nom de productions dites « low cost » au Brésil notamment, a inondé les marchés européens venant ainsi concurrencer les productions françaises et aggraver le déclin de l’industrie avicole.

En refusant la mise sous tutelle publique du groupe Doux, le gouvernement a, de fait, accepté son démantèlement avec les conséquences graves qui en découlent pour l’ensemble de la filière.
Face au libéralisme débridé voulu par le patronat apatride qui explique la décision scandaleuse de Bruxelles de diviser par deux les restitutions à l’exportation dans le cadre de politiques européennes anti-sociales et anti-démocratiques, notre Fédération revendique :

-La sauvegarde de tous les emplois, l'amélioration des conditions de salaires et de travail, des droits nouveaux pour les salariés,

-Des mesures urgentes pour un développement de la filière avicole, la reconquête du marché intérieur, urgences prioritaires et permettre d'honorer ses marchés traditionnels,

-Une « renationalisation » maîtrisée de notre politique agricole et des orientations solidaires de la politique agricole commune,

-Des politiques publiques de développement de l’agriculture française et du potentiel industriel de transformation agroalimentaire,

-La maîtrise publique de la filière avicole,

-Des décisions politiques, économiques et sociales préservant la souveraineté alimentaire.

Montreuil,le 1er février 2013

Rédigé par PCF Briec-Fouesnant-Quimper

Publié dans #Eco-Social

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