Rosporden. Une ville morte par solidarité

Publié le 22 Novembre 2012

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Idée du comité d'action pour le maintien de Boutet-Nicolas, l'opération «ville morte» a été largement suivie hier matin, à Rosporden, tandis que les élus locaux rencontraient le ministre délégué à l'Agroalimentaire.

Bulletins en main, ce turfiste semblait bien désappointé, hier matin, devant la porte close du «Sulky», bar-PMU situé rue Le-Bas, à Rosporden. Un coup d'oeil à sa montre lui aurait permis de comprendre. Il était 11h précises, heure à laquelle les commerces étaient invités à baisser le rideau. Un geste accompli dans le cadre de l'opération «ville morte» organisée par le «comité d'action pour le maintien de Boutet-Nicolas». Né en mairie une semaine auparavant, ce collectif d'élus et de professionnels n'a pas eu à convaincre les commerçants locaux d'être solidaires. Tous, ou presque, l'étaient déjà et plusieurs font d'ailleurs partie de ce comité qui signait là sa deuxième action de la semaine en faveur de l'une des entreprises les plus anciennes de la commune.

«Il faut qu'on soit tous solidaires»

«Ville morte», Rosporden l'était effectivement hier. Tous les commerces avaient suivi le mot d'ordre. «Bien sûr qu'il faut qu'on soit tous solidaires», témoignait Anne Quéinnec, en fermant la porte de sa boutique «Clin d'oeil», rue Nationale. Dans cette artère comme dans l'ensemble du bourg, les magasins, grandes surfaces incluses, avaient joué le jeu de la fermeture. Rares exceptions, des restaurateurs contraints de rester ouverts pour ne pas perdre un service. Ils n'en affichaient pas moins leur solidarité avec les salariés de la conserverie. Un message de soutien qui prenait souvent la forme d'une affichette complémentaire de l'affiche du comité d'action, bien en vue sur les devantures. «On les comprend, personne ne va leur reprocher d'être restés ouverts, tout le monde a besoin de travailler, surtout en ce moment», expliquait l'un des employés de Boutet-Nicolas rassemblés, au même moment, devant l'usine de la rue Ernest-Renan.

Débrayage des salariés de Boutet


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C'est aux portes de ce site historique de Boutet-Nicolas que les salariés de la conserverie avaient choisi de passer ce moment «ville morte». Il prenait la forme d'un débrayage, auquel la quasi-majorité des employés avait répondu favorablement. D'autres Rospordinois, élus ou simples particuliers, avaient rejoint l'hôtel de Ville, fermé lui aussi, où des élus de localités voisines étaient venus assurer de leur soutien. C'est le cas de Pierre Cavret et Jean-Jacques Berthelot, tous deux adjoints à Scaër. «On sait ce que c'est, on l'a déjà vécu chez nous avec la fermeture de l'usine Bolloré», témoignaient-ils. Le travail repris, tous attendaient désormais le retour de la délégation reçue le matin même à Paris, par Guillaume Garot. Le ministre délégué, en charge de l'agroalimentaire, rencontrait une demi-douzaine d'élus, Gilbert Monfort en tête, venus plaider la cause de l'entreprise rospordinoise.  

 

  • Stéphane Cariou

source: letelegramme.com

Rédigé par PCF Briec-Fouesnant-Quimper

Publié dans #Eco-Social

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