Pour les Français, l’image du PCF reprend des couleurs (L'Humanité du 7/02/2013)

Publié le 10 Février 2013

 

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Un sondage exclusif Ifop pour l’Humanité révèle une amélioration de l’image du PCF depuis la création du Front de gauche. Mais des manques restent à combler.

C’était il y a peu de temps encore. Dans la plupart des grands médias, le PCF était considéré comme un résidu de l’histoire en voie d’extinction, quand il n’était pas tout simplement déjà enterré et ignoré. Un discours qui, à la faveur de la crise et de la création du Front de gauche, semble avoir spectaculairement ­reculé. Pour y voir plus clair, à l’ouverture du 36e Congrès du PCF, l’Humanité a ­commandé un sondage à l’Ifop, pour ­comprendre ce que représente aujourd’hui le PCF dans l’opinion des Français.

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Le premier constat est clair : l’image du PCF s’est rapidement et nettement améliorée. Cela ne signifie pas que les idées communistes soient majoritaires parmi nos concitoyens. Mais 47 % des Français pensent, aujourd’hui, que le Parti communiste est « un parti qui veut changer la société », soit 8 % de plus qu’il y a seulement trois ans. Pour rassurer les délégués qui se réunissent aujourd’hui, notons aussi que la part des sondés qui considèrent que ce parti est « condamné à disparaître » a, dans le même temps, diminué de 11 %, pour s’établir aujourd’hui à 47 %.

sondagepcf2.jpgUne amélioration globale, donc. Mais qui ne doit pas masquer quelques points plus sensibles sur lesquels il reste du travail pour les militants. En premier lieu, un constat quand on regarde le détail pour chaque item. Paradoxalement, il apparaît régulièrement que l’image du PCF est souvent légèrement plus favorable chez les professions libérales, les artisans, les commerçants et les cadres que chez les ­ouvriers et les employés. Si 55 % des cadres et des professions libérales pensent que le PCF « veut changer la société », ils ne sont que 31 % parmi les ouvriers. Le même constat vaut pour les ­catégories d’âge : à la question de l’utilité du PCF pour défendre les salariés par exemple, 38 % des 50 à 64 ans répondent positivement, mais seulement 25 % des 25 à 34 ans sont d’accord. Plus qu’un ­rejet du PCF, c’est sans doute un éloignement de la politique en général qu’il faut y lire : plus d’un tiers des sondés répondent qu’ils « ne savent pas ». Les représentants des sections devront donc plancher ce week-end sur les moyens à mettre en œuvre pour rapprocher ces catégories de la politique.

sondagepcf3.jpgUn troisième constat, issu de ce sondage, revêt un aspect un peu plus politique, alors que le Front de gauche et a fortiori le PCF ont choisi de ne pas participer au gouvernement et se sont à plusieurs reprises montrés pour le moins critiques à son égard jusque dans les travées des chambres parlementaires. Contrairement à de nombreux responsables socialistes qui ont souvent reproché aux communistes de « jouer contre leur camp », 66 % des sympathisants de gauche estiment que « l’existence du Front de gauche représente un atout pour faire gagner la gauche » (60 % parmi les sympathisants socialistes, 67 % chez les écologistes). La stratégie affirmée du Front de gauche est ainsi validée par l’opinion. De là à y voir une envie de rééquilibrage de la politique gouvernementale vers sa gauche…

Adrien Rouchaleou

Rédigé par PCF Briec-Fouesnant-Quimper

Publié dans #Politique

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