Notre-Dame-des-Landes.Les opposants refusent l'accord proposé par l'Etat

Publié le 26 Novembre 2012

Les opposants à Notre-Dame-des-Landes ont refusé, ce lundi soir, de geler toute reconstruction sur le site de Notre-Dame-des-Landes, comme le demandait d'Etat pour stopper ses opérations de gendarmerie. Les négociations virent au dialogue de sourds.

Par ailleurs, dimanche, l'UDI, en pleine dynamique depuis la crise ouverte de l'UMP, a appelé le gouvernement à suspendre le projet "intenable et injustifiable". Seul EELV accueille positivement l'offre de dialogue du gouvernement. Juppé, empêtré de son côté dans une vaine médiation, qualifie cette offre de "reculade".   

Le projet d'aéroport inquiète la pointe bretonne
Jean-Marc Ayrault, le faux gentil de Matignon
Valls et Le Drian défendent le projet à Lorient
Le gouvernement joue un jeu dangereux

20h00. Les opposants refusent de s'engager à ne plus reconstruire
Les opposants ont refusé ce lundi soir de s'engager à ne pas reconstruire sur la zone réservée à l'aéroport. "Ils ont délogé des gens, il y a des centaines de gens qui ont à passer l'hiver, il faudra bien qu'ils passent l'hiver quelque part", a affirmé Cyril Bouliguand, membre de la Confédération paysanne, à l'issue d'une réunion entre les trois composantes de l'opposition institutionnelle au projet d'aéroport, après la proposition de l'Etat de retirer les forces de l'ordre contre un gel des reconstructions sur le site. En revanche, "on accepte de libérer les routes pour que les riverains puissent circuler librement", a-t-il ajouté. 

18H30. Quatre interpellations et un gendarme blessé
Quatre personnes ont été interpellées et un gendarme en civil blessé à la tête lors de l'assaut, par les forces de l'ordre, d'une barricade érigée sur une route de Notre-Dame-Des-Landes par des opposants au projet d'aéroport nantais.

Les opposants cagoulés - repliés dans un champ voisin - ont continué de tirer des fusées de détresse sur les gendarmes pendant les travaux de destruction à la nuit tombante. Au moins une dizaine de gendarmes habillés comme des opposants se trouvaient sur la barricade et ont exhibé des bandeaux avec la mention "gendarmerie" au moment de l'assaut.
Habillés de vêtements maculés de boue, certains avec des sacs poubelles en guise de protection imperméable, ils ont procédé à plusieurs interpellations.
C'est l'un de ces gendarmes infiltrés qui a été blessé à la tête et aussitôt évacué par un véhicule de secours.
La barricade, qui se trouvait au lieu-dit Le Sabot, est tombée très rapidement, après des tirs de grenades lacrymogènes de gendarmes sur les manifestants, qui ont répliqué avec des cailloux, des bouteilles en verre, des feux d'artifice et des fusées de détresse. 

17H45. Un mois avec sursis pour un jet de bouteille sur des gendarmes

17H05. L'Etat prêt à stopper les opérations de gendarmerie sous conditions, selon la préfecture
L'Etat propose "d'engager une discussion sur les bases suivantes", a indiqué la préfecture de Loire-Atlantique dans un communiqué : en échange du "gel de toutes les nouvelles constructions illégales sur la ZAD" (zone d'aménagement différée réservée à l'aéroport), "la contrepartie serait de stopper les interventions de la gendarmerie sur site".

15H45. Les gendarmes détruisent des barricades
Les gendarmes ont repris leur intervention à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, en entamant la destruction de barricades érigées depuis près de trois semaines sur une route par des opposants au futur aéroport.

La levée de ces barricades est considérée comme un "préalable" pour que les opposants soient reçus à la préfecture.
Vers 15H, un engin de chantier enlevait les gravats d'une première barricade sur la D281 sans qu'il y ait eu de forte résistance.
Les opposants n'étaient plus visibles et les engins travaillaient sous forte escorte de gendarmes.  

14H. Retour en images sur la journée

13H. Opposants : "l'occupation continue"
Les opposants à l'aéroport dénoncent les "vols de matériel et d'effets personnels" par les forces de l'ordre et font état pour ces derniers jours "d'une centaine de blessés dont trente graves".

Par ailleurs, ils affirment être prêts à mobiliser si nécessaire "400 tracteurs en 3 heures" et affichent leur détermination : "l'aéroport se fera pas et on restera là".

 

12H50. Les forces de l'ordre sur place pour éviter toute "réoccupation"
Si aucune opération n'était prévue sur les cabanes ce lundi, plusieurs dizaines de camions de gendarmerie étaient encore présents dans la matinée. Ils devaient dans un premier temps évacuer les gravats de la ferme des "Rosiers", premier squat historique de la lutte anti-aéroport, rasée vendredi sur ordre de la justice. Toutes les constructions illicites pouvant être détruites sans autorisation l'ont été entre vendredi et samedi soir, mais la préfecture doit obtenir l'autorisation d'un juge si elle veut détruire les nouvelles cabanes. Une demande en ce sens devait être faite dès ce lundi.

Les pouvoirs publics ont indiqué qu'ils maintiendraient une présence importante pour éviter toute "réoccupation".

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11H55. Les opposants prêts à dialoguer... mais sur l'arrêt du projet
 "Nous sommes prêts à dialoguer, mais sur les modalités d'arrêt du projet, pas sur un moindre impact écologique comme ils (le gouvernement) le souhaitent", déclare Cyril Bouliguand, membre de la Confédération paysanne, lors d'un point presse aux "Nouvelles cabanes" symboliques de la lutte, désormais défendues par un rempart de tracteurs.

"Nous voulons aussi le retrait des forces de police" de la zone du projet, a-t-il ajouté, s'exprimant aux côtés de Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants au projet et d'une représentante masquée des opposants "squatteurs" de la zone, se faisant appeler "Camille".
"Le chemin vers la victoire est en route", a de son côté souligné M. Durand, "mais le chemin est long", a-t-il ajouté tandis qu'une soixantaine d'opposants mêlant agriculteurs, associatifs et "zadistes", surnom des occupants sans droits ni titre de la "zone d'aménagement différé" (zad) du projet, scandaient "Résistance, résistance".  

10H50. Les pompiers arrivent sur place alors qu'un hélicoptère survole la zone. Plutôt en prévention. Le secteur reste fréquenté mais calme. 

 

08H00. Premiers face-à-face avec les forces de l'ordre, très nombreuses

07H30. Arrivée des premiers opposants à La Châtaigneraie
Les premiers opposants répondant à un appel de l'Acipa ont commencé à arriver vers 5H30. Quarante-cinq tracteurs étaient d'ores et déjà positionnés et enchaînés depuis dimanche soir autour des nouvelles cabanes, des cabanes à la Châtaigneraie qui sont devenues un lieu emblématique de la luttepour avoir été construites collectivement lors le 17 novembre dernier. Elles risquent désormais la destruction. "Nous sommes ce matin déjà 50 à 60 dans les nouvelles constructions", témoigne Cyril Bouligand, un agriculteur de la Confédération paysanne qui a dormi sur place. "Les gens arrivent en nombre", indique Sylvain Fresneau, pilier historique de la lutte et agriculteur sur place.

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DIMANCHE 25 NOVEMBRE
18H30. Les opposants appellent à une nouvelle mobilisation

Le rendez-vous est donné sur le site de la Châtaigneraie dès 5h du matin et au plus tard avant 9h "pour protéger les cabanes ré-occupées et les 40 tracteurs arrivés sur les lieux et enchaînés autour."

18H00. La sortie de crise s'annonce difficile
Face au tour violent pris par la contestation du futur aéroport Notre-Dame-des-Landes, qu'il défend âprement, Jean-Marc Ayrault a tenté de contrecarrer les accusations d'intransigeance du gouvernement et de reprendre la main avec une "commission du dialogue", mais une sortie de crise rapide semblait difficile ce dimanche soir. Les opposants veulent toujours obtenir un retrait des forces de l'ordre avant de renouer tout dialogue. Valls ne souhaite pas négocier des conditions. 

16H00. Les élus enchainés sont reçus en préfecture

15H00. Les élus du CéDpa s'enchainent aux grilles de la préfecture à Nantes
Le collectif d'élu CéDpa (Collectif d'Elus Doutant de la pertinence du Projet d'Aéroport) demande à être reçu par le préfet de Loire-Atlantique afin d'obtenir l'arrêt complet des opération policières sur le terrain, préalable nécessaire à toute ouverture de dialogue. A cette fin, les élus, en sitting devant la préfecture, se sont enchaînés aux grilles du bâtiment.

14H15. "Il n'y a jamais de conditions au dialogue"
"Il n'y a jamais de conditions au dialogue", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, dimanche en marge d'un déplacement en Corse, après que les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes eurent réclamé un retrait préalable des forces de police. "Ce projet doit se faire avec le temps et avec le dialogue, pour expliquer, pour protéger, et donc cette main tendue doit être prise comme telle, sans condition, avec la volonté d'avancer mais avec le respect de la loi et c'est le rôle évidemment des forces de l'ordre, dont je salue une nouvelle fois le travail et l'engagement", a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse.

"Le président de la République et le Premier ministre m'ont demandé, comme ministre de l'Intérieur, de faire respecter des décisions de justice et de mettre fin à un certain nombre d'occupations illégales à Notre-Dame-des-Landes. C'est ce que la gendarmerie, les forces de l'ordre, ont fait. Je ne confonds pas d'ailleurs ceux qui, pour des convictions, s'opposent à ce type de projet, y compris dans la majorité, avec des casseurs", a poursuivi M. Valls.

14H00. L'UDI "appelle le gouvernement à suspendre" le projet Notre-Dame-des-Landes
"L'UDI en appelle au gouvernement pour qu'il suspende son projet et s'engage dans une véritable médiation neutre et objective. Il est encore temps", demande le parti. "A l'évidence, le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est intenable sur le plan économique et injustifiable sur le plan écologique", affirme la formation centriste. "Deuxième évidence, le gouvernement aura beau faire de la concertation son leitmotiv, il donne un bien mauvais exemple. La méthode gouvernementale a fait l'impasse sur la démocratie participative et la recherche du consensus. Nous regrettons l'intransigeance des méthodes du gouvernement qui ne mènent qu'à la division et à la violence", ajoute le parti de Jean-Louis Borloo. 

13H15. L'Acipa loin d'être "apaisée" par l'annonce de Matignon
"Le Premier ministre veut amener des mesures d'apaisement alors que c'est lui qui a allumé des incendies partout", a lancé dimanche lors d'un point presse à Notre-Dame-des-Landes Dominique Fresneau, co-président de l'Acipa, la principale organisation d'opposants au projet. M. Fresneau, visiblement en colère après la poursuite des heurts dans la nuit de samedi à dimanche, a demandé le "retrait" des forces de police avant toute négociation, répétant l'exigence de l'association posée dès samedi soir. "Il va falloir que l'apaisement soit réel", a-t-il dit avant d'ajouter: "On va panser et compter nos blessés et on verra quel mode de discussion on pourra engager avec un gouvernement comme ça".

13H00. Plusieurs personnes blessées hier dont un CRS qui a perdu connaissance
Le CRS qui a perdu connaissance a été touché par un pavé à Nantes lors de la manifestation nantaise. Selon plusieurs sources proches des opposants, entre 30 et 100 personnes ont été blessées depuis vendredi souvent par des éclats de grenades lancées par les forces de l'ordre.

12H45. Les élus du CeDpa réclament eux-aussi le retrait des militaires
Le Comité des élus opposés à l'aéroport : "On ne peut pas parler d'apaisement s'il continue a y avoir une présence massive militaire", a déclaré Françoise Verchère membre du Parti de gauche et co-présidente du CeDpa.

12H30. EELV accueille l'annonce de Matignon avec enthousiasme
 "Remettre autour de la table toutes les parties prenantes est évidemment nécessaire et permettra de donner à ce débat toute l'envergure au fond, et toute la clarté dans la forme, qu'il mérite", ajoute le communiqué d'EELV.

12H25. Un pique-nique annoncé pour 13H par le ZAD 
Le groupe d'opposants (ZAD) qui se sont installés sur le site sans droits ni titre pour protester contre le projet d'aéroport, a appelé à la tenue d'un pique-nique à 13H00 ce dimanche sur place. Ils affirment avoir bien noté le report des premiers travaux de six mois. Mais le communiqué précise: "Ce recul nous encourage à renforcer la mobilisation, sur le terrain et partout ailleurs, afin d'obtenir l'arrêt définitif du projet".

11H47. Delphine Batho regrette le coup de force des opposants
La ministre de l'Ecologie Delphine Batho déclare dans les colonnes du Parisien qu'"en démocratie, on a le droit de ne pas être d'accord", mais "pas d'imposer son point de vue par la force."

11H30. L'ancien Premier ministre Alain Juppé évoque une "reculade"
 "Depuis plusieurs semaines, nous entendons le président, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur dire nous ne cèderons pas. Le président de la République a même dit que la décision des élus devait prévaloir", a déclaré M. Juppé sur Europe 1. "Et aujourd'hui, parce qu'on voit bien qu'il y a blocage et même violences sur le terrain: reculade, on crée une commission, c'est-à-dire qu'on diffère le projet", a-t-il ajouté. "C'est très significatif d'une méthode de gouvernement", a jugé l'ex-Premier ministre, soulignant que "l'on assistait depuis six mois à une accumulation de volte-face, d'atermoiements ou de contradictions", notamment au sujet de l'Europe.

10H46. NDDL : un débat très riche sur la toile
Des tweets par milliers, des commentaires documentés et fouillés : le projet de Notre-Dame-des-Landes nourrit un débat d'une grande richesse sur la toile. Débat où s'expriment majoritairement les opposants au projet, déplorent ses partisans. Débat de qualité en tout cas comme l'illustre ce document adressé au Télégramme par un de ses lecteurs, ingénieur du contrôle de la navigation en retraite, basé à Locoal-Mendon. On y découvre l'implantation d'une nouvelle piste Est-Ouest, sans survol des zones habitées, un déplacement de la zone aéroportuaire à l'ouest. Le tout reposant sur l'utilisation des voies de transport (route et fer) existantes. 

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09H00. Des affrontements "sporadiques" ont eu lieu cette nuit
"Nous avons eu dans la nuit des tentatives par des petits groupes de reconstituer des barricades sur le périmètre que nous avons investi ces deux derniers jours", précise Patrick Lapouze le directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique. "Dans le souci de maintenir notre présence sur le site, nous avons procédé au dégagement de ces barrages", a dit M. Lapouze. Selon la même source, les opérations "sporadiques" ont duré "une partie de la nuit". Il n'y a pas eu de blessés et une seule personne a été interpellée au cours de la nuit avant d'être relâchée, selon M. Lapouze.  

07H00. Le gouvenement joue l'apaisement mais confirme le projet
«Le Premier ministre réitère l'engagement du gouvernement à contribuer au développement économique et social du Grand Ouest, dont le projet de transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes est une composante».

Des études complémentaires
«Ce projet a fait l'objet de toutes les études préalables exigées par la loi. S'agissant de son impact sur l'environnement et sur les terres agricoles, les ministres concernés ont annoncé, hier, que des études complémentaires seraient conduites et qu'aucune opération de défrichement ne serait entreprise avant que ces études complémentaires n'aient été menées à leur terme». Pour Ronan Dantec, sénateur Europe Écologie-Les Verts de Loire-Atlantique, «l'engagement du gouvernement de ne pas procéder au défrichement du site tant que cette commission n'aura pas rendu son avis» est «un signe d'apaisement, qui doit permettre à tous les acteurs (....) de se remettre d'urgence autour de la table pour trouver une réponse aux affrontements en cours et faire redescendre la pression sur le site».

Un samedi d'affrontements
Cette annonce tombe après une nouvelle journée où les nerfs ont été mis à rude épreuve. Ce samedi en effet aura été marqué par de nouveaux affrontements sur le site du futur aéroport de Notre-Dame des-Landes (44).[Revivez notre Direct]

"Pas de dialogue sans retrait des forces de police"
L'Acipa, qui tiendra ce matin une conférence de presse à NDDL, n'entamera pas de dialogue avec le gouvernement avant le "retrait total des forces de police", a indiqué samedi son porte-parole Julien Durand.

"Nous voulons le retrait total des forces de police du secteur de Notre-Dame-des-Landes, c'est la première condition pour qu'on puisse réfléchir à un dialogue avec le gouvernement", a -t-il déclaré après l'annonce faite par Matignon

 "La proposition de Jean-Marc Ayrault vient un petit peu tard, nous ce soir on a plus envie de penser à compter les blessés chez nos camarades..." Au moins sept personnes, dont quatre opposants, deux gendarmes et un CRS ont été blessés.

 

Rédigé par PCF Briec-Fouesnant-Quimper

Publié dans #Environnement

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