Municipales : le PS essaie le chantage

Publié le 2 Février 2013

En vue d’un accord électoral, le PS exige du PCF qu’il vote les textes du gouvernement. Inacceptable pour les communistes, pour qui le débat doit porter sur les contenus politiques.

Après la condamnation véhémente de la vidéo parodique du PCF dénonçant les engagements non tenus de François Hollande à l’occasion de la nouvelle année, puis le coup de sang contre Jean-Luc Mélenchon, qui a déclaré que le président français « pédale » tandis qu’Angela Merkel « tient le guidon » en Europe, le PS passe de l’invective aux représailles. Ou, plus exactement, son secrétaire national aux relations extérieures, Luc Carvounas, chargé de dégainer à chaque occasion contre le non-alignement des communistes. Une « circulaire » va prochainement être adressée aux cadres du PS, relayant « un mot d’ordre » : « Pas d’accord avec les partenaires de gauche (aux municipales de 2014 – NDLR) tant qu’ils n’ont pas clarifié leur ligne », rapporte l’édition d’hier du Journal du dimanche. Un chantage à peine voilé pour obliger les communistes à « donner une majorité au Sénat » au gouvernement, qui n’en a pas sans eux, commente Luc Carvounas dans le JDD. Une stratégie à double détente : tenter de faire rentrer dans le rang les communistes qui refusent de cautionner certains textes, qu’ils estiment contraires à l’intérêt des Français et au changement attendu, mais aussi ouvrir une brèche entre le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, au moment où les forces du Front de gauche finalisent un accord sur la stratégie et le développement du rassemblement.

Rassembler la gauche

Pour Francis Parny, responsable national du PCF aux relations extérieures, son homologue du PS se trompe de méthode : « Rassembler la gauche ne peut pas consister à la mettre au pas derrière une orientation qui fait débat à gauche jusqu’au sein du PS. » Et de se demander si Luc Carvounas ne veut pas devenir le « chargé des non-relations entre partis, à force de tirer sur tout ce qui n’est pas aligné sur les positions du PS »… « La question essentielle aujourd’hui n’est pas les municipales, mais celle du changement sur le front de l’emploi, du pouvoir d’achat », poursuit Francis Parny pour qui « le PS devrait méditer les 
revers de 2001 où, mis à part la conquête de Lyon et de Paris, le mécontentement à l’égard du gouvernement a pesé ». Celui qui est aussi conseiller municipal de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) en est convaincu : « Face à la droite et à l’extrême droite, qui rêvent d’une revanche, notre tâche est de rassembler le plus largement pour redonner de l’espoir. La question des alliances vient après, à partir des contenus politiques définis en commun. » Et de faire observer au passage qu’il « n’y a pas que les maires communistes qui ont intérêt à la poursuite d’une gestion au service de la population, c’est aussi l’intérêt des maires socialistes ».

En attendant, la question des alliances du Front de gauche aux municipales de 2014 n’est pas arrêtée, rappelle Francis Parny. « Nous allons poursuivre le débat entre les composantes. Cette incursion inacceptable de la direction du PS dans les orientations du Front de gauche ne nous fera pas dévier de notre cap. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de jeter des passerelles avec le monde syndical, associatif, les élus et citoyens de gauche qui veulent une autre politique, pour élargir le rassemblement pour une alternative à l’austérité. C’est le ciment de notre orientation commune. »

Sébastien CREPEL

L'Humanité du 28/01/2013

Rédigé par PCF Briec-Fouesnant-Quimper

Publié dans #Politique

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article