Fermeture de Boutet-Nicolas. Rosporden crie sa colère
Publié le 9 Novembre 2012
Ils étaient 700 dans les rues de Rosporden, hier, pour dire leur refus de voir Boutet-Nicolas fermer d'ici un an et demi, comme l'a prévu la Cecab. L'usine de conserve de légumes fait partie de l'identité de la ville, selon les habitants.
«Une gifle mémorable», «un choc terrible», «un coup qui fend le coeur»... Les mots disent l'émotion qui a traversé la population de Rosporden, le 25octobre, lorsque la Cecab a annoncé la fermeture, pour
début 2014, des deux sites Boutet-Nicolas de la commune. Une usine de transformation de légumes, située au coeur
de la ville, et une plate-forme d'expédition qui emploient toutes deux 142 permanents et pas loin de 200 saisonniers et intérimaires.
«Histoires familiales de Rosporden»
«Pour mesurer ce que ressentent les habitants, il faut savoir ce que représente Boutet, créée en 1921, et Nicolas, née en 1923, deux histoires familiales de
Rosporden qui ont donné du travail à des générations entières, à des familles, des saisonniers...», se souvient Gilbert
Monfort, maire d'une ville de grande tradition ouvrière. D'où l'importante présence des retraités et des commerçants, hier matin, pour la première manifestation suivant l'annonce de la Cecab. Elle a réuni près de 700
personnes, venues témoigner leur solidarité avec les salariés et leur refus de voir les deux sites fermer. Du personnel d'autres grandes entreprises de Rosporden, telles Bonduelle ou McBride, était aussi présent. Dans le cortège, parti de la plate-forme pour rejoindre le centre-ville, une grande
incompréhension prédominait. «L'usine tourne bien, produisant 60.000 tonnes par an, elle est parfaitement viable: ce n'est pas notre travail qui est en cause, nous payons les erreurs de stratégie
de la Cecab,», résume Pascal Quelven, secrétaire du comité d'entreprise. Il ne veut pas entendre parler des propositions de
reclassement annoncées par le groupe coopératif pour les CDI, avec 87 postes à la conserverie Peny, à Saint-Thurien, et 55 à la Conserverie morbihannaise, au Faouët (56). «Mon frère, 27 ans à
l'usine, n'a pas le permis de conduire, qu'on ne me dise pas que tout va bien se passer», lance Yvette, une manifestante. Comme les autres, elle ne veut pas non plus que les saisonniers soient
oubliés dans les négociations.
Élus et syndicats veulent croire au retrait
Les syndicats se réjouissaient, hier, du succès de cette première manifestation,
décidée seulement lundi et organisée en pleine semaine. D'autres rendez-vous devraient suivre. En parallèle, une table ronde avec les élus et les dirigeants de la Cecab est organisée le 19 novembre à la préfecture. Gilbert Monfort, comme Pascal Quelven, veulent encore croire au retrait du projet de la Cecab.
- Rodolphe Pochet source: letelegramme.com (9/11/2012)